LES JEUX D'ARGENT ET DE HASARD PEUVENT ÊTRE DANGEREUX : PERTES D'ARGENT, CONFLITS FAMILIAUX, ADDICTION.
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Drogue et poker : Pourquoi se doper ?

La drogue et le jeu de poker

A la fois sujet tabou et bien connu, le problème de la drogue au poker est un phénomène dont on préfère éviter de parler en général. Il nous met face à la déchéance de certains et au cynisme d’autres.

Avec une professionnalisation croissante et des comparaisons toujours plus fréquentes avec le sport de haut niveau, un scandale pourrait pourtant surgir d’ici peu : celui du dopage.

Quelles sont les causes et les risques des pratiques du dopage ? Gros plan sur ce côté obscur des cartes.

Les espoirs du joueur drogué

Remontons d’abord aux motivations du joueur adepte des substances pour nous diriger vers les risques de leur usage.

Pourquoi une telle idée ?

Tout d’abord, les causes : le poker est une activité hautement stressante, où la psychologie reste importante et pouvant nécessiter plusieurs dizaines d’heures de concentration. 80% des joueurs essayeraient d’améliorer leurs performances en usant de diverses “substances” (en un sens très large, allant de la caféine à l’héroïne). Il en découle 3 motivations pour se droguer :

  • Envie de garder son calme et de rester concentré. Plus le buy-in est important, plus la pression sera évidemment importante ainsi que la tentation de “se donner un coup de pouce”.
  • Volonté de dissimuler ses émotions aux adversaires
  • Besoin de lutter contre la fatigue des longs tournois

A celles-ci peuvent s’ajouter une autre qui ne concerne pas le seul poker. Il s’agit simplement de l’envie de fuir hors d’une cruelle réalité, par exemple au cours du fameux “bad run”, cette période néfaste où le joueur a l’impression de perdre continuellement.

Notons par ailleurs que certains joueurs se “shootent” clairement à l’adrénaline que procure se jeu en prenant volontairement toujours plus de risques. C’est dire que les mises importantes d’argent et la part incompressible de hasard sont propices aux paradis artificiels

Du court au long terme

Sans doute est-il déjà arrivé à certains joueurs de miser ivres, de danser en hurlant sous l’emprise de l’alcool avec les as en mains ou de renverser la chaise en braillant sans être lucide sur la faiblesse de leur [iAc][i2t]. Au-delà de l’éventuel plaisir passager que vous avez pu en tirer, il est certain que votre bankroll ait eu la gueule de bois.

En effet, le jeu régulier sous stupéfiants est contraire à la première des qualités requises pour le poker, la réflexion. Le poker nécessite la lucidité sur son jeu, l’observation précise des adversaires et une concentration maximale lorsque l’on s’engage dans un coup. Autant de facultés auxquelles alcool, surdose de caféine, cocaïne et autres cannabis nuisent profondément. Le poker drogué est fondamentalement perdant, et il va sans dire que les pertes vont bien au-delà de la bankroll.

Une aubaine pour les adversaires

C’est sans doute l’aspect le plus cynique de la question : la joie des adversaires d’avoir face à eux un type “raide”, “défoncé”. En effet, il misera n’importe comment avec des mains médiocres. En dépit des terribles bads beats que cela peut parfois infliger (brelan touché avec [i7p][i2ca] en mains…), il s’agit surtout d’un tas de jetons facile à accaparer.

Une lutte quasi-inexistante

Aucune autorité, notamment l’ARJEL, n’a à ce jour pris à bras le corps le problème. En effet, il soulève de grandes difficultés :

  • définition du dopage : peut-ont compter le café, le tabac ou l’alcool parmi des produits dopants, et si oui comment ?
  • dépistage : de grands tournois en live rassemblent des milliers de joueurs, la mise en place de contrôles semble ainsi complexe ; quant à ceux organisés en ligne, le dépistage reste de l’ordre de l’impossible…
  • pratique tolérée : le monde du poker a tendance à fermer les yeux sur celle-ci. Aucune figure n’a pris sur lui de le dénoncer ouvertement et d’en faire un combat. Par ailleurs, certains casinos aux USA en usent même avec cynisme, en proposant aux joueurs des boissons alcoolisées à très bas prix pour qu’ils jouent plus, voire excessivement, et génèrent ainsi plus de rake…

Passage en revue des diverses drogues

 L’alcool

Il s’agit du stimulant le plus classique. Il permet d’être plus confiant et de tenter des coups en dépit des cotes et parfois du bon sens. Il donne une impression de courage pour bluffer plus facilement et l’illusion d’avoir toujours les meilleures mains. Les casinos l’ont bien compris et les moins scrupuleux y voient l’occasion de générer plus de rake. C’est ainsi qu’à Végas, les consommations sont quasi-offertes…

Le risque le plus évident est qu’un bon joueur attende patiemment de se faire servir les as ou les rois avant de briser cette confiance. Et les quelques jolies mains obtenues après le flop (une suite avec 9-6) n’adviennent pas éternellement.

Ne parlons pas de ceux que l’alcool désinhibe totalement au point qu’ils annoncent leurs mains (“Je vous préviens les gars, j’ai les rois”) et perdent des fortunes, ou encore qui deviennent enragés… Jouer saoul donne autant de chances de gagner que d’accoster avec succès une belle femme dans la rue sous l’emprise de l’alcool.

La caféine

Ce n’est pas la drogue venant à l’idée au premier abord, et pourtant : son impact à haute dose reste largement sous-estimé, d’autant que durant une longue nuit de tournoi, on ne vous en voudra pas d’enchaîner les expressos… Sauf que la nervosité et la perte de contrôle de soi risquent d’être redoutables : jeu trop agressif, tilt…

A noter que ces remarques pourraient aussi valoir pour la taurine (Red Bull…).

Le cannabis

“Allez, un petit bédo, ça va me détendre…” Résultat : manque de concentration et de vigilance, somnolence, fringale. Sans parler des pertes de mémoire à long terme pouvant empêcher de mémoriser le profil et les coups des adversaires.

Les drogues dures

Stu Ungar et la cocaine

Cocaïne, amphétamines, héroïne et speed sont les plus connues. Leur dénominateur commun est l’élimination de la fatigue et la sensation d’être le maître du monde – idéale pour perdre des tas de jetons énormes et plus encore en estimant pouvoir se refaire dans l’heure.

Stu Ungar, le premier génie du poker, en fut aussi la victime emblématique. A la fin de sa tragique vie, la cocaïne lui avait totalement détruit les cloisons nasales qu’il dissimulait tant bien que mal derrière des lunettes. Il fallut faire une quête pour payer son enterrement…

Pour plus d’information sur les effets des drogues et la dépendance, consultez le site drogue-dependance.fr.

La Rédaction de Kelbet
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